Abstract
L’objectif de cet article est d’examiner le fonctionnement morpho-syntaxique et sémantique de l’expression en passant par en français en synchronie et en diachronie. Une étude sur corpus fait ressortir d’importantes différences de fonctionnement entre les emplois du début de la période prise en compte et ceux du français moderne. Ces différences suggèrent une évolution assez nette qui aboutit à la coexistence, en français contemporain, d’emplois « libres » correspondant au gérondif du verbe passer suivi d’un syntagme prépositionnel en par et de la forme figée en passant par, proche par son comportement des prépositions, statut qui ne lui est reconnu ni par les lexicographes ni par les linguistes. Pour expliquer ce double fonctionnement en français moderne, nous étudions l’hypothèse d’une grammaticalisation en cours, et la testons au moyen d’une étude sur corpus synchronique et diachronique. De manière plus générale, cette analyse met au jour les conséquences sémantiques et fonctionnelles du changement catégoriel que la forme gérondive du verbe de déplacement passer est en train de subir.