La spontanéité de l?esprit est-elle un préjugé métaphysique ?
Abstract
L?esprit est-il intégralement passif, comme l?empirisme a parfois tendu à le croire, ou bien y a-t-il un sens à lui prêter un caractère de « spontanéité » ? Et si nous attribuons à l?esprit un caractère de spontanéité ou de libre activité, alors avons-nous le moyen de le faire sur une base empirique ? ou bien cette spontanéité n?est-elle qu?un hypothétique principe extra-phénoménal ? Mon ambition ici est seulement de poser une certaine variante de ce problème et de dresser un rapide panorama de quelques solutions qui y ont été apportées. J?ai récemment tenté d?apporter des arguments en faveur d?un dualisme de la passivité et de l?activité en théorie de la perception 1 . Mon intention était de promouvoir une conception relativement conservatrice de l?expérience, défendue notamment par la plupart des brentaniens. J?ai essayé de montrer par des exemples qu?une description adéquate et complète de la perception sensible ne peut faire l?économie de la notion d?activité attentionnelle. Plus précisément, la passivité sensorielle, même configurée, est insuffisante pour rendre compte de l? objectivation perceptuelle. Dans cette optique, j?ai entrepris une défense des théories de l?attention contre certaines critiques issues en particulier de l?école gestaltiste de Berlin et de Gurwitsch. Mon argument initial était, pour l?essentiel, que la notion gestaltiste de configuration passive rend