Abstract
Ce texte, issu d’une conférence de 2018, est destiné à montrer l’intérêt d’une coopération entre le travail des historiens de la philosophie et les protagonistes de recherches et d’enseignements sur le travail et l’activité humaine. Il essaie de préciser la définition et l’impact de la notion de « matières étrangères », mise en avant par G. Canguilhem. Se laisser interpeller par elles serait pour le travail philosophique une garantie d’un usage sain de ses concepts. Une telle thèse est mise à l’épreuve sur trois champs problématiques : la notion de compétence, le savoir entre la discipline du général et l’ascèse du singulier, la réflexion anthropologique sur l’activité. Dans les trois cas, le dialogue entre les textes du patrimoine philosophique et le souci d’un juste discours sur la vie du monde industrieux et social se révèle éclairant pour proposer des pistes de reconsidération dans l’un et l’autre domaine.