Abstract
En tant que soutien à la participation et à l’inclusion, le fauteuil roulant constitue un objet d’étude intéressant pour comprendre l’expérience quotidienne des personnes en situation de handicap physique. Cet article s’intéresse dès lors au fonctionnement du fauteuil, à ses déplacements, et à la fac¸ on dont le fauteuil influence l’identité individuelle de son utilisateur. À partir d’une ethnographie de dix-huit mois dans un township coloured du Cap (Afrique du Sud), cette approche du fauteuil roulant mobilise une lecture relationnelle et intersectionnelle de la citoyenneté. Définie largement comme la relation à son corps, à son environnement, à ses proches, et à l’État, la citoyenneté est dès lors expérimentée à travers un réseau de relations sociales, institutionnelles et matérielles. En fin de compte, une telle approche soulève des questions bien plus larges autour de l’inclusion, de l’appartenance, et de la stigmatisation. Après une présentation du contexte de la recherche, trois sections de l’article examinent respectivement les concepts de citoyenneté active, citoyenneté moderne et droit à la ville. La conclusion revient quant à elle sur les apports d’une telle approche dans les études sur le handicap et en Afrique du Sud.