Abstract
L’adjectif eoikos apparaît dans trois passages cruciaux de la pensée grecque (Xénophane, fr. B35 ; Parménide, fr. B8, 60 ; Platon, Timée, 29b3-c3), caractérisant une certaine « ressemblance » à la vérité qui se veut constitutive du discours du savant. En fait, le long de cet examen on découvre que les trois usages du terme ne peuvent pas être disposés le long d’une ligne continue, vu la difficulté de comprendre à quelle notion de vérité, sous quel point de vue, et avec quel degré d’évidence, ce discours se veut « ressemblant » selon l’occasion. Dans le cas de Parménide, cet aspect passe même au second plan, puisqu’on assiste à la prédominance d’une autre connotation qui accompagne le terme eoikos à partir de l’usage homérique, à savoir celle de la « convenance » à un contexte communicatif. L’article cherche dans l’ensemble à éclairer les déplacements que subit la logique de la similitude (et des procédés analogiques qui s’y greffent) en passant par des cadres ontologiques et épistémologiques aussi différents que le sont ceux de Xénophane, Parménide et Platon.