Abstract
En 2008, l’audition à l’Assemblée nationale est imposée à Bernard Tapie, homme d’affaires, à la suite du scandale Crédit lyonnais. Elle traite de la décision de verser à Tapie une somme avoisinant 390 millions d’euros, dont – et c’est le point qui indigne le plus le public et les députés – 45 millions d’euros de préjudice moral prélevés sur le trésor public. Les députés abordent toutes les accusations relatives à l’affaire, mettant l’accent sur le manque de morale du personnage. Tapie doit justifier la décision de l’arbitrage et redorer son image. Pour ce faire, il fait appel à une panoplie de stratégies, dont des arguments éthiques. Que peut-on apprendre de ces interactions au cœur d’un des scandales français les plus retentissants de la décennie – en particulier sur la façon dont chaque acteur cherche à gérer sa propre image?