Abstract
L'ordre que le pasteur Süßmilch voit dans les événements démographiques est celui du gouvernement de la Providence, et en particulier l'ordre de la mortalité. Dieu régit la durée de vie des humains et assigne à chacun un juste équilibre entre la crainte de mourir et I' « espoir » de vivre. Ce qui permet à Süß-milch de dégager les notions de vie probable et d'espérance de vie, en vue de traiter leur application principale en arithmétique politique: le calcul des emprunts d'État sous forme de rentes viagères. Il traite ainsi d'une importante question qui relève à la fois de l'histoire du calcul actuariel, du calcul des probabilités, de la démographie statistique, sans oublier les aspects politiques et philosophiques qu'il ne manque pas de souligner: quelle est la nature du contrat qui relie l'individu à l'État? Et surtout, quelle est la nature de celui qui relie la créature à son Dieu? Cette étude des régularités contingentes mais optimales que la Providence instaure dans le monde constitue une importante contribution au courant physico-théologique.