Abstract
Comment se fait-il qu’Habermas soit considéré, en France, comme un membre à part entière de l’École de Francfort, voire comme son incarnation contemporaine? En dévoilant l’histoire qui se cache derrière cette image spécifiquement française, cet article souhaite détacher Habermas de la « première génération » de l’École de Francfort pour retrouver les impulsions théoriques de cette dernière. Ainsi libérée de la tutelle habermassienne, la Théorie critique originelle retrouve le statut d’une pensée à part entière, dont les intuitions critiques, autant que les apories, offrent des sources fécondes pour son appropriation actuelle.