Heeft het infrahumane geschiedenis ?
Abstract
L'ordre infra-humain connaît-il un déroulement historique ? A cette question il faut répondre par la négative, du moins si l'infra-humain est considéré en soi, indépendamment de sa relation à l'humain. Seul l'homme peut donner un sens aux processus de la nature, qui, sans lui, ne possèdent aucune intelligibilité ni même ne peuvent exister. Pour élaborer cette thèse, il faut commencer par définir ce qu'est l'histoire en tant qu'enchaînement de faits. Un fait a nécessairement un certain caractère « événementiel » et surgit toujours d'une manière imprévue, inattendue. Pour l'intelligence subsistante qui, elle, n'a rien d' « événementiel », un pareil fait n'existe pas, tandis qu'au contraire pour une intelligence qui est à elle-même un événement, les faits existent et même lui opposent une irréductible résistance. La connaissance de l'histoire est intrinsèquement liée à une intelligence qui est ellemême, dans une certaine mesure, historique dans son mode de connaître. Une histoire de la nature s'articule nécessairement à une histoire de l'homme. Et plus une connaissance passe à l'absolu, moins il subsiste d'histoire authentique. La place de l'homme dans l'univers est par là indiquée. Comme centre et terme de perfection de l'univers matériel, l'homme est le seul vrai porteur d'histoire ; il est le sujet pour qui tout le reste est objet. Mais un objet qui n'est pas objet pour un sujet, perd son objectivité. L'auteur note ici les points de divergences entre sa conception et celle concernant l'histoire chez Hegel comme aussi celle concernant l'historicité chez Heidegger et Jaspers. L'expression « centre de l'univers » est précisée à la lumière de ces mises-au-point. En conclusion, la thèse défendue est confrontée à ce que dit de la « finis creationis » la théodicée scolastique. La fin de la création est la gloire formelle extrinsèque de Dieu. Si donc il n'y avait pas de pensée dans la sphère matérielle, en d'autres mots si l'homme n'existait pas, il ne pourrait être question que de gloire objective, qui même perdrait son objectivité, puisque le sujet corrélatif serait inexistant. Ceci ne signifie évidemment pas qu'il a toujours fallu des hommes sur terre, ni non plus que l'homme doit avoir une omniscience exhaustive. L'intellect humain est moins encore à considérer comme un point d'appui nécessaire à la pensée divine pour prendre conscience de soi