Abstract

Y a-t‑il chez Marx quelque chose comme un « monde du droit »? En admettant l’impureté essentielle du droit et l’impossibilité de l’abstraire du monde social et économique dans lequel il se déploie (et les rapports de force qu’il fige), y a-t‑il néanmoins une histoire propre à ces phénomènes impurs de et du droit – une « histoire du monde du droit »? Si le droit n’est que reflet ou simple instrument, n’est-il pas néanmoins possible d’isoler conceptuellement la juridicité et de retracer l’histoire impure des manifestations concrètes de cette juridicité? La discussion est théorique mais elle est aussi pratique : il s’agit de savoir si le droit est une ressource mobilisable dans des luttes émancipatrices ou s’il transporte avec lui inéluctablement les intérêts des classes dominantes.