Abstract
Diderot est davantage connu comme écrivain et penseur matérialiste que comme philosophe des sciences. Mais, quoiqu’il ne fût pas un savant, son intérêt pour les sciences et leur importance dans son travail encyclopédique et philosophique justifient cette idée. Il s’agit d’abord d’esquisser les traits principaux du « Diderot homme de sciences », pour reprendre les mots de Jean Mayer. En m’appuyant sur les études plus ou moins récentes sur le sujet, je voudrais proposer un bilan personnel axé sur la manière dont Diderot pratique les sciences et la réflexion philosophique à leur égard. Loin d’en faire un usage doctrinal exploitant des résultats scientifiques pour justifier des thèses métaphysiques élaborées par ailleurs, Diderot pense avec les sciences, médite sur leur esprit, se soucie des gestes des savants et des conditions concrètes du développement du savoir.