Abstract
De Husserl à Henry, l’essence de la phénoménalité a changé de lieu, quittant le monde de la manifestation dans lequel l’être est à la fois caché et livré par des apparences, pour la pureté d’une auto-affection qui ne saurait s’y révéler comme telle, étant donné que son déploiement est purement immanent. Si la phénoménologie husserlienne ne peut, selon Michel Henry, que contribuer à « étendre le règne de l’apparence », la philosophie henryenne ira jusqu’à remettre en question le statut de la phénoménalité à partir de la vie transcendantale incarnée. Le paraître se videra ainsi progressivement de la vie transcendantale dont il s’était fait l’expression sensible chez Husserl. En revenant de Henry à Husserl, nous essayons de montrer que si l’apparence est considérée comme la voix sensible de l’apparaître, ce dernier ne cesse pas pour autant de vivre.