Abstract
La guérison prouve-t-elle l’effectivité d’une théorie médicale ? Après avoir suivi un traitement médical, suffit-il d’« aller mieux » pour conclure que le médicament a été efficace ? En posant un regard épistémologique sur l’histoire de la cure à distance des blessures par l’unguentum armarium, nous analysons la manière dont la médecine philosophique des XVIe et XVIIe siècles a traité ces questions. Chez Andrea Libavius la réflexion concernant les pouvoirs de l’imagination sur le corps et sur les mécanismes naturels d’autoguérison s’avère être particulièrement féconde à ce sujet. Elle souligne la différence entre les plans physiologique et fictionnel d’un traitement, tout en admettant leur complémentarité.Does the healing prove the effectiveness of a medical theory ? After completing a medical treatment, may we conclude that the remedy was effective just because we « get better » ? An epistemological approach upon the history of the magnetic treatment of wounds by the weapon salve shows how some doctors and philosophers of the 16th and the 17th centuries deal with these issues. Andrea Libavius’ reflection on the powers of imagination on the body and on the natural mechanisms of healing is particularly fruitful in this regard. It stresses the difference between the physiological and fictional plans of a treatment, while acknowledging their complementarity