Abstract
Résumé Si la manifestation a donné à l’ exsistentia ses lettres de noblesse, l’on découvre une irréductibilité de l’existence eu égard à sa manifestation, une réserve de ce qui est par rapport à ce qu’il laisse apparaître de lui-même. Parce qu’il a relayé le platonisme en son élaboration plotinienne, le johannisme a mis l’accent sur une extase de l’être hors de lui-même, condition même de l’émergence du vocabulaire de l’ex-sistence ; mais parce qu’il a poursuivi son chemin au-delà du plotinisme, Marius Victorinus a reconnu une indépendance de l’existence à l’égard de son apparaître extatique. Cette indépendance de l’existence (l’existence paternelle) à l’égard de ce qu’il laisse transparaître tient au fait que cette extase est commandée par la volonté. Avec le Logos, la « puissance » de Dieu, par elle-même inconnaissable, prend l’apparence d’une « sagesse ». Le johannisme platonicien de Marius Victorinus occupe en ce sens une place centrale entre l’« expressionnisme » origénien et l’« idéalisme » augustinien.