Abstract
À partir d’écrits très connus de Platon sur l’amour, soit le Phèdre et le Banquet, et d’un ouvrage posthume de Simmel, intitulé Philosophie de l’amour, nous tenterons de révéler les liens étroits qui unissent la recherche philosophique et le sentiment amoureux. Contre le caractère uniquement rationnel et objectif de la philosophie, nous ferons ressortir la part de délire et de folie qui l’habite, son ancrage dans un sentiment et son origine pré-logique. On verra notamment que chez Platon l’amour pour un être humain témoigne de notre aspiration à la beauté et guide notre passage vers l’intelligible où se trouve la vérité et l’être. Parallèlement, chez Simmel, l’amour apparaîtra comme une force intérieure à la vie qui pousse toutefois à la dépasser vers un monde de l’esprit. La philosophie et l’amour auraient ainsi comme objectif de dépasser le monde immanent, empirique, des buts rationnels et pragmatiques, le cercle des besoins vitaux, pour s’élancer au-delà de cette sphère. Enfin, nous verrons également comment, né de la vie et de la nature, l‘amour qui en possède la fécondité, est ce qui pousse à créer, à innover, tant au plan artistique que philosophique.