Abstract
Si l’on devait en croire les revendications explicites de Jules Vuillemin, sa relation envers Martial Gueroult aurait essentiellement été d’élève à maître. Un examen plus attentif de l’œuvre de Vuillemin révèle pourtant des écarts significatifs quoique non revendiqués. Nous analyserons dans un premier temps l’autoportrait de Vuillemin en disciple – d’une œuvre, d’une autorité et d’un chef d’école. Nous décrirons ensuite à quelles transformations, dans son œuvre concrète, il soumet celle de Gueroult : des procédés de sélection, de traduction et d’élargissement. Nous montrerons enfin que l’élève, tôt et résolument, s’écarte du maître au moment – sinon dans la mesure – même où il s’en réclame.