Abstract
Cet article propose de lire Le commun de la liberté (2022) de Catherine Colliot-Thélène comme une contribution majeure à la manière nouvelle de faire de la philosophie politique propre à ce que l’on peut appeler les « Lumières radicales ». Il part de l’idée que le livre s’inscrit dans le même projet politico-philosophique que La démocratie sans « demos » (2011), celui de reconstruire la démocratie sur une base nouvelle et radicale. Colliot-Thélène propose une défense audacieuse de l’individualisme méthodologique des droits dont elle fait l’élément clé de la grammaire de la politique démocratique, en même temps qu’elle examine les lacunes des systèmes démocratiques existants du point de vue de deux figures symptomatiques, le pauvre et le réfugié. La deuxième partie de la contribution aborde trois aspects qui sont au cœur du Commun de la liberté, à savoir la conception de la propriété, la conception de la citoyenneté et des statuts personnels, et la théorie des droits.