Abstract
Le géologue Charles Jacob est nommé en aout 1940 à la tête du CNRS, finalement maintenu par Vichy, et même renforcé, mais avec une évolution importante de son fonctionnement. Jacob impose à tous les niveaux un fonctionnement pyramidal, autoritaire et transpose à son échelle le culte du chef. À l’échelle locale, on peut suivre les acteurs, les déterminants et les décisions qui ont conduit à la création du laboratoire CRSIM (Centre de recherches scientifiques, industrielles et maritimes) à Marseille en 1941, le premier laboratoire propre du CNRS en province. Issu de la réorganisation du laboratoire de la Marine de Toulon, dissous par les conventions de l’armistice, sa création est due au physicien François Canac, proche de l’amiral Darlan. Nous montrons que ce moment est une opportunité saisie par un proche de Canac, Fernand Ozil, pour développer ses recherches sur un procédé d’indentification de profils humains, un cas d’étude qui interroge les réseaux et les formes de la collaborati...