Abstract
La demande d’asile impose différentes formes de temporalités, avec lesquelles les travailleurs sociaux doivent composer pour accompagner les personnes qui s’engagent dans cette procédure. Quand passé, présent et futur s’imbriquent dans les exigences institutionnelles et les critères d’obtention d’une protection, ces professionnels doivent s’approprier et enseigner les impératifs d’actualisation de la crainte et des sentiments aux personnes accompagnées. Mais au quotidien, c’est sur le temps d’attente et ses impacts sur la vie des demandeurs d’asile que ces acteurs du social se doivent de travailler. Rendre son utilité au présent, qui est stagnant et incertain, remettre en activité quand le désœuvrement s’installe, donner la possibilité aux requérants d’être plus que des demandeurs et d’entrer dans un processus de réaffirmation identitaire. Cependant, le temps et son prolongement peuvent aussi être une stratégie à part entière, que certains travailleurs sociaux exploitent pour venir en aide à ceux qui ont été déboutés de l’asile.