Abstract
Comment qualifier cette adéquation, face au détail d’un tableau, entre la chose représentée et le médium pictural, cette impression d’un détail qui s’impose, qui semble sortir du mur? À partir d’un détail architectural dans une fresque de Piero della Francesca, nous déplions le concept de densité. L’analyse des qualités intrinsèques et formelles du détail ne suffisant pas à décrire l’effet produit sur le regardeur, nous postulons, au fil d’un parcours à travers les natures mortes de Chardin, que la densité est également une propriété phénoménologique, la caractérisation d’une relation esthétique, la composition d’un espace pictural qui accueille le vide et invente un temps singulier.