Diogène 206 (2):32-36 (
2004)
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Abstract
Résumé Il existe une mise en question des deux grandes marques de la civilisation moderne, de tradition dite judéo-chrétienne ou, mieux, sémitico-occidentalo-moderne : le monothéisme est la première des deux grandes marques. La deuxième est le Projet, c’est-à-dire, l’idée que la vraie vie est ailleurs, le messianisme. Il s’agit de sauver, de guérir la vie. Peut-on parler, à partir de cette schizophrénie structurelle et à partir de ce projet transcendant, d’un humanisme? Notre civilisation occidentale est arrivée à un point de saturation. Cette saturation s’exprime dans un polythéisme des valeurs. Il ne s’agit plus de chercher une utopie lointaine, mais des utopies interstitielles, des « bricolages » existentiels, proches, qui vont favoriser quelque chose de l’ordre de l’émotionnel, domestique. Il s’agirait plutôt d’humanismes ré-émergents, de panthéismes, de polythéismes, de quelque chose qui est structurellement pluriel. Une ré-orientalisation aussi, une alternative à la monovalence de la culture occidentale.