Abstract
Les débats éthiques sur l’architecture ont traditionnellement abordé trois thématiques récurrentes : la beauté, la solidité et l’utilité de l’œuvre architecturale. Plus récemment, les nouvelles
connaissances provenant du domaine de la gestion des projets et du développement durable ont
apporté d’importantes contributions à la compréhension de la gouvernance de projets. Cependant,
la démarche de réalisation des projets d’architecture est tributaire des caractéristiques propres à
l’industrie du bâtiment; une industrie qui fonctionne grâce à la mise en place d’équipes temporaires formées par des organisations hautement spécialisées. L’analyse systémique d’études de
cas permet d’identifier la complexité des équipes qui interviennent dans les projets d’architecture. Nous examinons dans cet article trois caractéristiques de l’industrie du bâtiment : (i) la com-
plexité organisationnelle du donneur d’ouvrage, (ii) l’influence des parties prenantes, et (iii) les
divers niveaux de proximité entre l’architecte et les usagers. L’identification des diverses configurations organisationnelles met en évidence les effets de ces caractéristiques sur les relations formelles et informelles entre l’architecte et les donneurs d’ouvrage ainsi que celles entre toutes les
parties prenantes. L’architecte est contraint de travailler sur un projet qui devient, de plus en plus,
l’objet de négociation entre les diverses parties prenantes. Face à ce défi, il doit tenir compte de
la complexité des relations entre tous les acteurs au sein du système social du projet et créer les
scénarios adéquats à la participation, à la négociation et aux échanges entre eux.