Abstract
Quelle a été la place des femmes dans la vie religieuse au Moyen Âge, quand on sait que le millénaire médiéval est imprégné de christianisme, que la femme est par essence inférieure à l’homme et sa sujette, donc d’abord écartée du sacerdoce ? Les images qui surgissent sont fortement contradictoires. L’ombre de grandes figures surgit. Les unes « s’élevant au dessus de leur sexe » : martyres, prophétesses, mystiques, fondatrices, savantes ; d’autres en incarnant les pires tares : les hérétiques et les sorcières. Mais qu’en est-il de l’immense troupeau discret qui cherche son salut dans des monastères toujours trop peu nombreux, les béguinages ou les tiers ordres qu’invente le bas Moyen Âge sans jamais combler, semble-t-il, ni les aspirations spirituelles ni les besoins sociaux, économiques et culturels auxquels sont censées répondre les structures d’encadrement de la vie religieuse ?