Abstract
Le séminaire “La vie la mort” de Derrida opère, comme d’avance motivé par ses suites et comme contresigné par ce nom qui n’apparaît pas—le nom d’Épicure—un virage vers un matérialisme non productif, non représentationnel, dépourvu en quelque sorte de statut ontologique, voire non ontologisable, triomphant, normatif, voué à une économie de la cause. Nietzsche, lecteur antagonique d’Épicure (Lettre à Ménécée: “Accoutume-toi à considérer que la mort n'est rien pour nous”)—constitue son écran-substitut. Nietzsche, dont la lecture sert à fermer-ouvrir les grandes boucles du séminaire de Derrida. Il s’agit donc de fouiller “La vie la mort” à la recherche des traces de la rencontre Nietzsche-Épicure—une rencontre définitive, elle, bien qu’invisible et silencieuse, bien que presqu’illisible dans le texte de Derrida, au sujet du rapport “la vie la mort.”