Abstract
L’affrontement entre le capitalisme vert et les alternatives écosocialistes est plus que jamais tangible, et peut s’interpréter comme la confrontation entre une tentative d’intégration des « valeurs » de la nature au mode d’accumulation capitaliste d’une part, et une résistance à l’ontologie marchande, à son rythme, à sa rationalité de l’autre. Dans cet article, l’autrice revient sur les racines de cette opposition, à partir du débat sur le calcul socialiste opposant notamment Otto von Neurath et Hayek, en le mettant aussi en regard des tentatives néoclassiques de modélisations des risques et coûts du désastre écologique, avec le cas emblématique de Nordhaus. À partir de la notion d’incommensurabilité, la possibilité d’une planification écologique postcapitaliste et non technomanagériale est discutée, en articulation avec les apports des théories écoféministes sur l’impératif de réévaluation économique.