Abstract
Cet article propose de revenir à la très influente théorie de la métalepse élaborée par Gérard Genette entre 1972 et 2004. Est mis en valeur et discuté l’élargissement progressif de la notion auquel Genette procède, à la faveur du passage de la narratologie aux théories de la fiction et de l’adoption d’une perspective intermédiale. Il est montré que les ambiguïtés présentes dès Discours du récit, en 1972 (qui résident principalement dans l’équivoque entre les niveaux du récit et la frontière entre réalité et fiction) ne font que s’amplifier au point de faire disparaître, en fin de compte, et les frontières de la fiction et les contours du concept de métalepse. Genette accentue ainsi une tendance majeure de notre époque.