Dialogue 5 (3):404-417 (
1966)
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Abstract
Nul penseur, fût-il le plus étranger à la problématique propre de l'histoire, ne peut, bien entendu, s'empêcher de laisser entrevoir, çà et là au long de son œuvre, sa façon de comprendre celle-ci. Aussi est-ce avec beaucoup de prudence qu'il faut parler de «la philosophie de l'histoire» d'un auteur. Réservons pour la fin de cet article la question de savoir si la philosophie de Merleau-Ponty mérite ce titre et contentons-nous pour l'instant de dégager l'ensemble de réflexions que notre auteur présente comme une philosophie de l'histoire. Puisque Merleau-Ponty n'a jamais consacré une œuvre aux problémes de l'Histoire, on pourrait d'ailleurs être tenté de considérer ses réflexions sur la question comme des passages épisodiques qui trahissent seulement son profond intérét pour la situation politique où il s'est trouvé engagé. Il nous faudra donc montrer qu'on peut effectivement parler d'un «ensemble de réflexions» qui, pour ne pas avoir été jeté dans une œuvre particulière, doit se lire en filigrane tout au long des travaux du philosophe. C'est cette lecture en somme que le présent article veut suggérer.