Abstract
Dans cet article, je me tourne vers Maurice Merleau-Ponty et Luce Irigaray pour offrir une phénoménologie critique de l’expérience de l’orgasme en relation à la sexualité trans. Je le fais afin de démontrer comment les compréhensions dominantes de la sexualité empêchent des possibilités sexuelles pour les personnes trans tout autant que cisgenres. Les expériences sexuelles trans servent d’illustration non pas en tant qu’exceptionnelles, mais simplement parce que la profondeur des normes inscrites dans nos expériences sexuelles deviennent apparentes lorsque certains présupposés (par exemple, à propos de la configuration génitale) sont remis en question. Je commence en examinant le rôle de la sexualité dans la perception en conjonction avec la discussion par Merleau-Ponty du schéma sexuel. De là, je me tourne vers un examen de l’orgasme et j’offre une brève phénoménologie de l’expérience orgasmique trans féminine. Je porte particulièrement attention aux manières dont l’expérience orgasmique change au fil des processus de transition, de sorte qu’à saper le langage de la perte qui détermine les compréhensions cisnormatives de la sexualité trans. Enfin, j’offre une lecture de la notion de différence sexuelle d’Irigaray qui vise à faire exploser les conceptions du genre et de la sexualité en s’attardant sur les moments d’hésitation dans son œuvre comme un site d’où le travail de phénoménologie critique sur la sexualité pourrait débuter. Je place cette lecture en conversation avec la notion de sexualité comme une « écologie de sensations » développée par Amit Rai afin d’offrir une direction possible pour reconceptualiser la sexualité.