L'ame, l'Eternite Et le Temps Dans les Commentaires Medievaux du "Livre des Causes"
Dissertation, Universite Laval (Canada) (
2003)
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Abstract
Ouvrage anonyme arabe d'origine neoplatonicienne, le Livre des Causes fut, jusqu'au commentaire de Saint Thomas , attribue a Aristote. Par son contenu et le prestige d'Aristote au XIIIe siecle, son influence fut considerable. Bien que sa source premiere soit les Elements de theologie de Proclus, l'auteur nous presente un univers intelligible dont la structure derive des hypostases plotiniennes: la Cause premiere, l'Intelligence et l'ame noble. Le but de notre these est d'etudier la reception de ces principes par le biais de commentaires medievaux dont les auteurs considerent le Livre des Causes comme authentiquement aristotelicien. Ces commentateurs nous offrent un precieux temoignage sur la rencontre entre l'aristotelisme, le neoplatonisme et le christianisme. Notre travail se situant au croisement de plusieurs traditions philosophiques importantes, nous avons utilise un angle historique en accordant autant d'importance au neoplatonisme, au Livre des Causes et aux commentateurs medievaux. Compte tenu des nombreux points d'accord entre le De Causis et les commentateurs medievaux sur la Cause premiere, nous avons focalise notre attention sur l'Intelligence et l'ame noble qui sont des themes privilegies de la confrontation entre ces differents auteurs. Ainsi, les caracteristiques de l'Intelligence sont fermement refusees par les commentateurs medievaux. Par consequent, l'Intelligence du Livre des Causes va etre transformee en un intellect agent separe de type avicennien. Seule sa fonction intellective va etre conservee. De son cote, l'ame noble possede des caracteristiques et accomplit des fonctions que l'on ne saurait attribuer a l'ame humaine . Pourtant nos commentateurs s'efforcent d'interpreter le Livre des Causes dans le cadre de leur psychologie aristotelicienne, qui n'admet pour l'ame que la fonction d'animation d'un vivant individuel. L'ame noble va ainsi etre adaptee pour coincider avec l'ame humaine. L'Intelligence et l'ame noble subissent donc une importante reduction de leurs fonctions et de leur place dans la hierarchie. Par cela, nous pensons possible de conclure que les commentateurs accueillaient favorablement certaines theses neoplatoniciennes, mais refusaient les principes de l'univers plotinien