Abstract
S’appuyant sur un aphorisme d’ Humain, trop humain Onfray veut voir en Nietzsche un nouvel Epicure dont toute la philosophie peut se ramener au quadruple remède – « Tetra Pharmakon » – épicurien. Et il trouve là un « fil d’Ariane » permettant de « comprendre ce qui […] tient ensemble l’œuvre complète », de saisir la sagesse que propose cet authentique « philo-sophe » si souvent mal compris quand il n’est pas calomnié. A relire Ainsi parlait Zarathoustra en suivant ce fil d’Ariane, il se vérifie qu’il permet effectivement de dégager et l’essentiel et la cohérence de ce livre bien sibyllin sans rien négliger de sa profonde originalité ; chaque grand thème nietzschéen apparaissant comme un approfondissement et un enrichissement d’un des quatre grands thèmes épicuriens antiques : l’indifférence vis-à-vis du divin se changeant en « mort de Dieu », la mort sereine en « libre mort », la souffrance acceptée en occasion de « dépassement de soi-même » et le plaisir en immense « oui et amen ».