Abstract
Dans un précédent article, on a retracé l'histoire du texte de Isaïe 26,17.18, où se manifeste de manière particulièrement évidente le rapport dialectique entre Écriture et tradition. Tout en vénérant le Livre sacré comme une norme réputée intangible, les communautés qui s'y réfèrent ne cessent de le remodeler pour l'adapter à l'évolution de leurs croyances. Dans le cas du texte précité, les modifications les plus radicales remontent à une époque ancienne, pour laquelle les citations et les commentaires font défaut. C'est alors à travers l'histoire du texte, pour l'essentiel, que celle de l'interprétation transparaît. À partir du IIIe s. ap. J. C., l'évolution de la tradition textuelle est éclairée par la tradition exégétique. On peut étudier de façon détaillée la résonance du texte au sein de la communauté croyante qui le porte. C'est ce qu'on fait, dans le présent article, pour la grande époque patristique grecque, qui s'achève avec le concile de Chalcédoine