Abstract
La musique est souvent traitée comme une forme de langage qui renvoie au monde, à la réalité et à l’existence. Mais si la musique nous parle, que dit-elle et comment le fait-elle? Cet article vise à clarifier le sens des concepts de signification et de langage lorsqu’ils sont appliqués à la musique. Il défend l’idée que la musique est bien une forme de langage, mais qui ne « parle » ni ne « dit » rien : son fonctionnement est sémiotique, tout en étant incomparable à celui du langage ordinaire. Cette thèse se positionne contre une théorie « ineffabiliste », selon laquelle la musique aurait une signification, mais indicible ou inexprimable en mots. Le but est ainsi de rendre compte de la valeur cognitive des œuvres musicales et de leur capacité à nous révéler des aspects inexplorés des choses de monde, à transformer nos façons de l’envisager, de le décrire et de l’interpréter.