Abstract
Pour les tenants de l’égalitarisme du maximin, le contexte intergénérationnel constitue un triple défi. Primo, ce que requiert le maximin intergénérationnel ne se confond-il pas avec l’interdiction de la désépargne posée par une conception commutative de la justice comme réciprocité indirecte? Secundo, ne sommes-nous contraints de prendre au sérieux, plus qu’ailleurs, les préoccupations aggrégatives des utilitaristes afin d’éviter une « stagnation éternelle dans la misère » et ainsi de renoncer au maximin? Tertio, n’est-ce pas un contexte où égalitarisme et maximin ne diffèrent pas dans leurs conséquences pratiques? L’A. répond par la négative aux trois questions. Il montre en particulier en quoi l’égalitarisme du maximin s’écarte d’une règle de non-désépargne. Il indique la manière dont il importe de penser la justice entre générations de manière proprement distributive et il examine la manière dont le défi « aggrégatif » peut être relevé.