Abstract
Il s'agit d'interroger la pertinence de l'identification entre scepticisme et fidéisme faite par Richard H. Popkin dans son ouvrage intitulé Histoire du scepticisme d'Érasme à Spinoza. La remise en cause de l'articulation opérée par cet auteur entre doute et croyance, et de manière plus générale entre scepticisme et religion, conduit à contester le rôle de la foi religieuse dans ce qui est présenté par Popkin comme la quête sceptique de la vérité. Cette critique a pour fin de proposer une approche plus conceptuelle du scepticisme moderne qui, à la différence de l'approche historique de Popkin (fondée sur la considération de l'origine du scepticisme moderne, la crise religieuse de la Renaissance), prend en compte la dimension éthique, trop souvent inaperçue, de cette philosophie.