Abstract
Cet article essaie de cerner la relation de Paul Ricœur à Friedrich Nietzsche à partir d’une problématique précise: celle de la “dette” que nous avons par rapport au passé, donc de la transmission de ce passé. Il est en effet frappant que, alors qu’il convoque Nietzsche à plusieurs reprises dans La mémoire, l’histoire, l’oubli, Ricœur ne reprenne pas les analyses nietzschéennes de la Schuld – “dette et faute” – de la Généalogie de la morale, voire les récuse implicitement. À partir de l’importance de la notion de “faute” chez Ricœur (en particulier dans la Symbolique du mal), nous essayerons de mieux comprendre ce refus ainsi que ses implications herméneutiques.