Abstract
L’enjeu de cet article est d’exposer les principaux aspects du débat philosophique contemporain autour de la conception de l’ a priori de Michael Friedman. Ce dernier a défendu l’existence de principes constitutifs a priori permettant de coordonner la structure mathématique des théories physiques avec l’expérience sensorielle. Bien qu’il s’appuie sur la conception cassirérienne de l’ a priori pour défendre une continuité entre les structures mathématiques des théories, Friedman, dans la lignée d’Hans Reichenbach, conçoit ces principes constitutifs comme révisables en fonction des changements de théories physiques. Cette conception des principes constitutifs s’est vu reprocher un certain arbitraire dans le choix de ses principes, mais également son insuffisance et son simplisme pour décrire la manière avec laquelle les théories physiques s’appliquent à l’expérience. Enfin, il ne semble pas que l’on puisse, comme Friedman, réduire l’ a priori d’Ernst Cassirer à son rôle régulateur, puisque celui-ci concevrait également des principes constitutifs alternatifs à ceux de Reichenbach.