Noesis 39:187-213 (
2025)
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Abstract
L’urbanisme moderne s’est traditionnellement bâti sur la croyance dans une ville contrôlable, car connaissable dans ses fonctionnements et prédictible. Or, les dernières décennies ont été marquées par un changement de paradigme. La ville est de plus en plus appréhendée comme étant un système complexe auto-organisé, dont la connaissance est par définition approximative et incertaine, qui évolue à son tour dans un contexte économique et sociétal également marqué par des fortes incertitudes. Cette prise de conscience crée une tension avec la pratique courante de l’urbanisme, et engendre trois types de réponse différentes : abandonner tout idée de plan en s’en remettant aux mécanismes de marché, éliminer l’incertitude dans des grands projets urbains focalisant le contrôle dans l’espace et dans le temps, intervenir de manière plus flexible, en tirant parti de la complexité de la ville, voire en la favorisant. Chacune de ces propositions trouve ses limites mais contribue à faire émerger d...