Abstract
Les concepts scientifiques, même usés, même désuets, ne sont jamais définitivement périmés. Ils peuvent toujours faire retour dans les conjonctures théoriques ultérieures. Cela tient à la nature très particulière du concept, irréductible aux descriptions positivistes : issus de l’expérience et ayant vocation à en rendre raison, les concepts représentent autant d’arrachements à l’expérience et de survols explicatifs de l’expérience. Des épistémologues antipositivistes du xxe siècle ont été attentifs à de telles caractéristiques philosophiques. On expose ici leur modèle de la conceptualisation scientifique et on le met au travail sur un cas, le concept de tendance, dont on montre il survit à la période de sa première formulation et il mérite de revenir dans les débats psychophysiologiques contemporains.