Abstract
Thérèse de l’Enfant Jésus offre un exemple de ce que Bergson appelle le mysticisme «à l’état pur», c’est-à-dire épuré de tout ce qui entoure l’expérience mystique sans la constituer essentiellement: visions, formules théologiques et même croyance en une révélation. Cet article interroge le statut de ce qu’il reste après cette épuration. Des images, images des ténèbres qui n’ont autre chose à montrer que l’aveuglement de la carmélite. En les examinant pour tâcher de dépasser le paradoxe, c’est toute la poétique thérésienne que nous sommes amenés à penser, poétique indissociable tant de la théologie de la «petite voie» que d’une pragmatique de l’écriture comme outil de conversion