Abstract
Michel Serres vient de nous préserter un livre qui promet de susciter de nombreux débats extrêmement intéressants. Ce penseur versé dans l'histoire de la philosophie mais aussi dans celle des sciences, passionné également par rétat actuel des savoirs et des sociétés, nous a habitués depuis plus de vingt ans à une réflexion multiforme et originale, assortie un style qui témoigne élégamment de son souci litteraire. Le contrat naturel prolonge cette démarche, cette fois-ci en tentant de fournir aux préoccupations écologiques une assise philosophique. renjeu est de taille. Il exige que soient repensés non seulement nos rapports pratiques au monde, à la «nature», à l'«environnement», mais d'abord et avant tout la représentation que nous nous faisons de ceux-ci. Il s'agit bien d'une question philosophique: à sa façon, elle reprend le débat avec la rationalité moderne dont on dit souvent que sa teneur technique et scientifique nous a menés au désastre actuel. Par-delà l'indiscutable pertinence d'une réflexion philosophique consacrée à la question de eécologie, c'est donc le statut de la raison et de la nature qui est ici questionné.