Abstract
Dès lors que la morale ne se fonde plus dans les commandements divins, la nature pourrait devenir un fondement, une norme et un principe de légitimation. Mais cette substitution d’un fondement à l’autre n’a rien d’une évidence car la nature du matérialiste n’est pas spontanément un principe de sens. Nous analyserons tout d’abord la manière dont se pose la question de l’articulation de la nature et de la morale chez Diderot, en montrant qu’elle peut être liée à des choix d’écriture philosophique. Puis, nous nous demanderons ce qu’est la nature pour Diderot et en quoi on peut dire à la fois qu’il est difficile d’en déduire des vérités morales et qu’elle doit être néanmoins pensée comme norme. Enfin, on s’attachera à montrer comment les textes dialogués et les fictions de Diderot permettent de mettre en scène l’immanence des normes morales et la difficulté de les formuler.