Abstract
Même si ce livre ne compte pas plus d’une centaine de pages, l’analyse qu’il offre de Heidegger et de sa relation à l’environnement s’avère plutôt exhaustive. Si Casey Rentmeester le fait débuter par une brève histoire du développement de la philosophie environnementale, précisant comment cette discipline a largement affaire à l’éthique appliquée et l’éthique normative, il y explique bientôt comment des philosophes tels que Naess, Thomson et Toadvine emploient aujourd’hui des méthodes non-traditionnelles — ecofeminism, ecophenomenology, deep ecology — pour explorer des aspects négligés par le courant philosophique qui y domine. Avant de s’appuyer sur l’œuvre heideggérienne pour répondre aux questions peu examinées par cette tradition de pensée, l’A. décrit brièvement la manière dont certains des représentants de celle-ci — Siedel, Zimmerman et Foltz notamment — se servent de celle-là pour mieux saisir la position de l’homme dans la nature. À l’en croire, son but est double : utiliser d’abord la critique phénoménologique de la métaphysique établie par Heidegger pour montrer comment, au sein de cette dernière, notre compréhension de l’être a mené à une destruction de l’environnement, puis penser avec Heidegger pour chercher à ce problème une réponse post-métaphysique qu’il s’agirait d’esquisser si tant est qu’il y en ait une. Or, tel est le cas pour Casey Rentmeester, qui se tourne en définitive vers le taoïsme pour lui emprunter son image d’un environnement durable.