Abstract
On voudrait montrer que la physique moderne, comme la physique ancienne, ne se construit que par la vertu de certains universels ou « intelligibles ». Mais les intelligibles de la physique moderne sont commandés, non point, comme dans la physique ancienne, par une intelligibilité de « compréhension », laquelle est ordonnée finalement, mais en ligne droite, à l’intelligibilité de l’être ou à l’intelligibilité « métaphysique », mais bien par une intelligibilité « fonctionnelle », laquelle s’ordonne directement à l’intelligibilité de l’ordre ou de la relation. Il est peu correct de qualifier cette dernière intelligibilité du nom d’intelligibilité « mathématique ».. Les diverses sciences du monde inorganique à savoir la physique, la géométrie, l’arithmétique et la logique de la relation, ne se distinguent l’une de l’autre que par l’abstraction d’un objet provisoirement délimité. Chacune d’elles peut se présenter à trois niveaux successifs d’abstraction ou de systématisation, correspondant à ceux de la qualité, de la quantité et de la relation. Ces trois niveaux d’abstraction, formellement distincts, sont orientés vers l’abstraction « fonctionnelle » de l’ordre. L’intelligible de l’ordre n’étant point l’intelligible absolument suprême, laisse le champ ouvert à des considérations d’un autre type, qui relèvent de la métaphysique.