Abstract
Bien que le thème de la révolution soit marginal dans l’œuvre de Gustav Chpet, il nous permet d’éclairer certains aspects importants de sa vie et de sa pensée. Le rapport de Chpet à la révolution a évolué entre ses années de jeunesse et l’année 1922, où il écrit sa préface à l’Aperçu du développement de la philosophie russe. Dans ce texte, ce qu’il entend par « révolution » ne correspond pas non plus aux événements historiques qu’il vient de traverser. Il y définit la révolution en l’opposant au projet de l’intelligentsia et en la plaçant du côté de la vraie vie. Il la pense comme une perspective permettant d’allier le développement de la culture et l’épanouissement de la personne humaine. En nous référant à ses écrits, nous montrerons que, pour lui, il ne s’agissait pas d’une utopie mais, au contraire, des conditions de résistance à toute forme d’autoritarisme intellectuel. C’est cela qui, s’enracinant dans l’idée fondamentale de son œuvre, lui permit aussi d’accomplir au mieux sa tâche de philosophe.