Abstract
L’idée d’une discontinuité radicale entre l’Un et l’être intelligible a été parfois comprise comme la thèse la plus intéressante de Plotin pour l’histoire de la métaphysique. En effet, à côté de passages où Plotin établit un rapport de ressemblance entre l’effet et la cause, il y en a d’autres où une théorie de la causalité des principes est introduite, selon laquelle le principe « donne ce qu’il n’a pas ». Dans le but d’examiner si cette théorie conduit Plotin à soutenir une discontinuité radicale entre l’Un et l’être intelligible, cet article examine le traité III, 8 [30]. Une critique de Plotin à l’égard de la doctrine alexandriste de la dynamis y est signalée, et deux passages difficiles sont analysés : III, 8 [30], 2. 15-19 et III, 8 [30], 9. 29-32.Modèles de causalité chez Plotin Complete otherness of the One with respect to intelligible Being has been presented as the sharpest Plotinian contribution to the history of metaphysics. As a matter of fact, together with passages where similarity between the effect and the cause is held, there are other passages where a notion of causality is advanced, in which the principle produces « what it does not possess ». Does this involve that according to Plotinus there is complete otherness between the One and intelligible Being? This article focuses on treatise III, 8 [30], showing that it contains a criticism of Alexander of Aphrodisias’ doctrine of dynamis. It deals also with two controversial passages, III, 8 [30], 2. 15-19 and III, 8 [30], 9. 29-32