Abstract
Le divorce entre théologie dogmatique et théologie spirituelle depuis le Bas Moyen Âge a été fréquemment dénoncé. Il a souvent été associé à la décadence de la théologie scolastique qui se serait éloignée de ses sources bibliques et aurait privilégié une technicité dialectique, finissant par tourner à vide. Le succès du nominalisme a été également invoqué comme cause à cet état de fait. On suggère ici une nouvelle hypothèse explicative: le Moyen Âge tardif voit l’avènement d’une nouvelle conception de la volonté, non plus liée organiquement au jugement de l’intellect pratique mais conçue comme une instance auto-déterminante autonome par rapport à l’intellect. Les affects, l’influence d’autres volontés deviennent alors des instances importantes de la décision par laquelle la volonté opte pour Dieu