Abstract
L’article cherche à fournir une défense de la théorie discursive de la morale de Habermas contre une critique importante formulée récemment par J. G. Finlayson, lequel soutient que Habermas rejetterait ce qu’il appelle le « cognitivisme métaéthique » et qu’un tel rejet le confronterait au problème de Frege-Geach. L’article démontre en détail que cette critique est non fondée. Il montre de plus que la seule forme de cognitivisme rejetée par Habermas est le descriptivisme moral en ce que cette approche serait contre-intuitive eu égard à l’usage normal de nos expressions morales. L’article cherche finalement à répondre à certaines objections majeures que les philosophes descriptivistes pourraient soulever à l’endroit de la théorie habermassienne de la morale, en particulier contre sa thèse de l’analogie entre vérité propositionnelle et justesse normative.The paper aims at providing a defence of Habermas’s discourse theory of morality against a significant criticism recently levelled by J. G. Finlayson, who maintains that Habermas would reject what he calls “metaethical cognitivism” and that such a rejection would cause him to face what has been known as the Frege-Geach problem. The paper demonstrates in detail that this claim is unfounded. It further shows that the only form of cognitivism rejected by Habermas is moral descriptivism, since this approach would be counter-intuitive as regards the normal use of our moral expressions. The paper finally seeks to respond to major objections descriptivist philosophers might raise against Habermas’s theory of morality, in particular against his analogy thesis between propositional truth and normative rightness