Abstract
RésuméDans cet article, je pose le problème suivant: quelles propositions ont un import dans la logique modale d'Avicenne? Lesquelles n'en ont pas? Partant de l'assomption que les propositions singulières et quantifiées ont un import si elles requièrent l'existence de leur sujet pour être vraies, j'analyse d'abord l'import des propositions absolues, ensuite celui des propositions modales en tenant compte des définitions d'Avicenne et des relations entre ces propositions. Cette analyse conduit aux résultats suivants: Avicenne défend l'opinion générale selon laquelle les affirmatives, qu'elles soient modales ou assertoriques, ont un import alors que les négatives n'en ont pas. Il attribue un import aux propositions possibles affirmatives aussi bien dans l'interprétation externaliste que dans l'interprétation internaliste des logiciens post-Avicenniens, pourvu que le sujet ne soit pas impossible. Toutefois, la théorie n'est pas toujours claire, car Avicenne attribue un import aux propositions contenant ‘parfois non’ et aux nécessaires négatives contenant ‘tant qu'il est P’ malgré leur caractère négatif; les propositions nécessaires affirmatives contenant ‘tant qu'il est P’ sont considérées comme ayant un import alors qu'elles ne l'exigent pas. De plus, l'analyse qu'il donne des assertoriques spéciales E et O et de leurs contradictoires est erronée, ce qui ne permet pas de déterminer clairement leur import. Mais quand elles sont correctement analysées, ces propositions E et O n'ont pas d'import, alors que leurs contradictoires – les assertoriques spéciales I et A respectivement – ont un import.