Clio 32:233-252 (
2010)
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Abstract
L’article étudie le mouvement vers un« grand renfermement » des « folles », notamment des « hystériques », qui culminaau tournant des xixe et xxe siècles. Les mesures de placement étaient de la responsabilité des maires et du préfet qui les confiaient aux aliénistes des asiles rouennais. La psychiatrisation des « vagabondes » contribuait ainsi au maintien de l’ordre à l’intérieur de la ville deRouen mais aussi à atténuer la « nocivité » des migrations des femmes aliénées indigentes, journalières ou ouvrières du textile, autour de la capitale de la Haute-Normandie. De renommée régionale ou nationale, les aliénistes qui se succédèrent à la tête de ces asiles produisirent des études statistiques et des observations qui confortaient l’hypothèse que les pathologies féminines avaient des causes sociales et ne pouvaient trouver d’autre solution que l’isolement.