Abstract
Le névrosé est un homme qui demeure infantile et s'enferme dans un refuge imaginaire. Sans courage, il est prisonnier des angoisses primitives. A partir d'une compréhension de la relation fondamentale entre l'angoisse et le courage s'éclaire la valeur proprement humaine de l'amour humain, de la rencontre, de la confrontation et de la liaison entre le Moi et le Toi comme une existence sous la forme du Nous - la „liebende Wirheit” dont parle Binswanger. Le mysterium tremendum de l'amour personnel pour un ‘étranger’ - qui n'est donc n i la mère n i le père - est un risque existentiel par essence, c'est le franchissement du seuil vers une forme nouvelle de l'existence du Dasein. C'est la raison pour laquelle la route vers le Toi passe par l'angoisse et que l'engagement dans cette voie présuppose un Moi libre, courageux et responsable. C'est ce que nous apprend déjà le dicton : „Qui veut épouser la fille du roi doit d'abord supporter le tremblement de l'angoisse”. Le courage qui est ici nécessaire s'accomplit dans la liberté heureuse de ce qu'on a appelé le „discours-révélant” -par lequel le „langage-du-désir” de notre inconscience originelle est assumé et qu'il accomplit sa signification